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compte rendu de lecture - Page 24

  • CR44 - la honte - Annie Ernaux

     
    043c6f4282d63a8048683b66e71c8104.jpgVoilà, j'ai lu mon premier roman d'Annie Ernaux ! C'est la frangine qui va être contente, elle adore cette écrivain. D'ailleurs, elle me reproche parfois de ne pas lire ou de ne pas aimer les écrivains féminins. Ce n'est pas totalement faux (seulement un quart des livres commentés sur ce blog sont écrits par des femmes). Je reviendrai peut-être sur le pourquoi du comment je trouve qu'en matière de littérature, je préfère la plume des hommes (pour résumer, je dirais que globalement ils sont plus philosophes et font moins dans l'anecdote).
    La honte est un petit livre qui se lit en 1h30. Annie Ernaux y relate avec beaucoup de finesse la honte qu'elle éprouva toute son adolescence d'avoir comme parents des petits épiciers d'une petite bourgade normande, le sentiment de la honte prenant naissance lors d'une dispute où son père faillit tuer sa mère. A partir de cet événement, la gamine de 12ans se met à avoir honte de tout, de son éducation religieuse, du bar-épicerie des parents, du petit logement annexe où tout le monde dort dans la même chambre et où l'on défèque dans un pot de chambre, honte de ses tenues, de la mentalité très vieille France de ses parents et des clients.
    C'est très bien raconté. Annie Ernaux met en relief cette période de son enfance (années 50) avec ce qu'elle est devenue aujourd'hui, sans aucune condescendance. Je crois que beaucoup de gens, à des degrés différents,  se sont retrouvés dans ce récit. A titre perso , je m'y retrouve assez, même si évidemment, le contexte et l'époque sont différents. Je me rappelle par exemple que j'avais honte de la R6 orange de mon père et qu'au collège j'avais dit à mes camarades qu'il avait une R11 (qui était le top dans les années 80). Un jour, alors que toute la famille se rendait à la messe dans cette R6, en descendant je tombe sur un des camarades à qui j'avais menti. J'étais rouge de honte pour ce mensonge et aussi pour ce spectacle d'une famille de braves paysans en tenue du dimanche se rendant à l'office de 10h30.
    Je m'égare..mais pas vraiment.

    dans la foulée, lecture de la place du même écrivain.  Ernaux parle ici de son père..sans laisser de place au sentiment. En disant tout simplement les choses. Mais quand même, l'impression de relire la honte. L'approche est différente mais dans mes souvenirs de lecture, je ne saurai sans doute plus distinguer l'un de l'autre.
     
    lecture les 6 et 8 juillet 08
    4/5 pour l'ensemble.
    les années sont dans la bibliothèque mais la lecture n'est pas programmée.

  • CR43 - cent ans de solitude - Gabriel Garcia Marquez

    0e5247024480ed3cc5252f465f54e699.jpgCela fait des années que j'avais ce livre à portée de main, que je me promettais de le lire, mais que quelque chose me retenais, quelque chose comme la quatrième de couverture qui m'inspirait peu, quelque chose comme peu d'attirance pour les récits fantastiques ou quelque chose comme l'impression d'un pavé interminable. Et puis, en ce joli printemps 08, un matin que les rayons du soleil entraient difficilement à travers les volets fermés, je me suis éveillé en sursaut et j'ai crié "je vais le lire". Prisca s'est réveillé effrayé, m'a regardé comme on regarde un fou.
    Quelques jours plus tard, je commençais le roman.
    Après un début de lecture difficile où j'avais le sentiment de pénétrer une terre inconnue où tout me semblait hostile, je me suis peu familiarisé avec l'écriture très vivante de Garcia Marquez et puis je me suis attaché aux personnages, à cette famille Buendia et à ce village de Macondo, sorti tout droit de l'imagination de l'auteur. Macondo se crée au fin fond d'on ne sait où (mais l'on devine que nous sommes quelque part en Amérique du Sud). Et l'on suit son expansion à travers les années sous l'impulsion de la famille Buendia (José Arcadio Buendia ! José Arcadio Buendia !). Les Buendia sont parfois des explorateurs, parfois des chercheurs, parfois des guerriers (trop souvent), parfois des politiques, parfois des sentimentaux, parfois des fous..en tout cas ce sont des meneurs et souvent des colosses. Le récit de leurs aventures mélanges réalisme et fantastique mais le tout est tellement bien imbriqué que le lecteur, même très  cartésien comme je le suis, n'est surpris de rien, tant tout semble naturel. Ainsi, une des descendantes Buendia de la troisième génération, belle à en mourir, monte un jour au ciel corps et âme. Et puis on aussi cette pluie diluvienne qui dure onze mois (ou plus, je ne sais plus) et qui marque le début de la fin de la grandeur de Macondo.
    Mais Gabriel Garcia Marquez complique la vie du lecteur en utilisant que trois ou quatre prénoms pour dénommer les Buendia. Il est donc fortement conseillé de prende des notes ou alors de sortir l'arbre chronologique (que l'on trouve ici) qui personnellement ne m'a jamais quitté. Cependant sur les cent dernières pages, on ne sait plus à quel niveau de descendance on se situe mais ça n'a plus grande importance tant tout se délite à Macondo et que le peu qu'il reste de Buendia n'a plus beaucoup d'influences sur le cours des choses.
    Les dernières pages sont époustouflantes, divines même. Macondo est devenue un village fantôme et Auréliano Buendia vit une folle passion avec Amaranta Ursula (dont il apprendra ensuite qu'elle est sa tante). Ils font l'amour partout dans la maison et dans leur fureur érotique cassent tout, des rideaux aux vases. La maison est la proie des mites, des fourmis et des mauvaises herbes..et Auréliano aime Amaranta comme jamais un Buendia n'a aimé une femme. A l'extérieur Macondo se meurt. Sublimes pages jusque ce qu'Auréliano découvre la prophétie sur un manuscrit laissé par Melquiades un gitan ami du premier Buendia, José Arcadio Buendia. Cette prophétie annonce tout jusque sa découverte par Auréliano. La boucle est bouclée. Et le lecteur épaté.

    début de lecture : 22.06.08
    fin de lecture : 04.07.08

    note : 4.5/5

    lecture à venir : noces barbares, Yann Queffelèc

  • CR42 - ferrovaires - Sereine Berlottier

    1fd2ac2cdd5e429fbc57b051abd60d6e.jpgdans la foulée du paysage fer, l'évidence s'impose
    lire le ferroviaires de Sereine Berlottier
    dont on se rappelle vaguement le passage chez Veinstein

    publie.net
    imprimer A4 sur des feuilles récupérées à l'usine
    bons de livraison au recto

    une femme prend le train
    départ Paris-Montparnasse (8h17)
    arrivée Saint Quentin-en-Yvelines (8h55)
    impressions de la dame : ses copassagers, le paysage défilant
    et une histoire dans l'histoire en italique
    dont on ne comprend rien

    bilan
    autant j'ai retrouvé mes propres impressions de voyageur dans le paysage fer de fb autant ici
    pas du tout
    images pas suffisamment banales
    sauf parfois

    il y a des cubes bétons, des villas, des barres, des hlm, des immeubles, des bicoques, des cabanes, des survivances, des effondrements

    le blogger sympa aime beaucoup l'idée de survivance et d'effondrement mais est trop exigeant là-dessus peut-être
    style
    on va parler d'écriture automatique -pour être gentil- car sentiment d'un premier jet laissé comme tel
    quasi-absence de ponctuation
    sauf la virgule

    pas accroché

     

    loic lt, 17h45

  • CR41 - Paysage fer - François Bon

    fd2c4ebf4d93b581c9196054801b6414.gifIl serait vain de me demander pourquoi j'ai un faible pour les zones industrielles et autres endroits périphériques, abandonnées, oubliées...Je n'ai pas la réponse. Mais de façon générale, je dirais que j'aime ce dont les gens se désintéressent et ce dont les gens n'auraient même pas idée qu'on puisse s'intéresser. Et surtout j'aime le quotidien, et la banalité des paysages qu'il nous ait donné de voir en allant au boulot ou ailleurs.
    Si je me souviens bien, je crois que c'est Philippe Vasset dans un livre blanc qui m'a appris l'existence de ce livre de François Bon. J'avais aussitôt noté les références. Je viens d'en terminer la lecture et je dois dire que c'est un vrai coup de coeur. L'écrivain, qui prend tous les jeudis le train Paris-Nancy entreprend de noter tout ce qu'il voit à travers la vitre, sans revenir sur ce qu'il écrit mais, à chaque passage ajoutant des détails supplémentaires.
    ça se lit comme un long poème industriel, comme une addition de questionnements à savoir ce qu'untel peut faire ici ou comment on peut appeler un bar le vieux Moulin alors qu'il n'y a pas de plan d'eaux dans les environs. Derrière l'anonymat des batîments, des usines, des pavillons, François Bon imagine les vies ou les non-vies, note l'incongru, l'insolite (comme ce famueux dancing de Foug...)


    Vue de Vitry-le-François

    C'est un jour de pluie et la lumière ne lève pas, tout ce qu'on reconnaît est là comme couché faisant gros dos, les chemins de bord de champs comme hésitant à disparaître dans les flaques qui se rejoignent, la glaise plus glaise et les sillons autant de ligne parallèles plus lumineuses qui n'importe quoi d'autre, le ciel même. Et les maisons toutes comme mortes, rien au fenêtres, ce matin on n'aère pas, les garages sont clos derrière leurs portes, et plus vides même les parkings des supermarchés malgré les réverbères encore allumés, et ce violet sombre de bitume où les quelques voitures se refléteraient presque. Qui est donc rentré au café Le Champ de Mars, ils sont trois véhicules garés et derrière les vitres en plein jour c'est éclairé, il doit faire noir quand même....


    ba oui quand même. On devine hein, trois pilliers de comptoir qui n'ont que ça à faire. Sont-ils encore vivants aujourd'hui ? Ect-ce qu'en menant une enquête approfondie, on arrivait à retrouver ces trois types ? Si FB a daté ses notes, ça pourrait aider. Il suffira d'aller à Vitry-Les-François et de demander à l'aubergiste. Peut-être aurait-il une idée. Ba oui, dans ce genre de village, même traversé par le rail, un bar n'a pas des milliers de clients réguliers. ça doit pouvoir se faire.

    Un régal. Des pointes d'humour. De la passion de la part de FB. richesse de vocabulaire, en tout cas, bonne connaissance du fer et de ses alliages. Petit hommage à Georges Simenon, que l'auteur apprécie (évidemment, j'ai envie de dire)

    on aime chez Simenon cette dégustation du monde, par quoi chaque objet qu'on en sépare, à partir d'une nappe et d'une odeur de cuisine, d'une rue selon ses heures er d'habitudes qui s'érigent en univers, avec une couleur et une saison, éloigne de soi toute idée qu'il pourrait en être autrement, et la parfaite connivence, si parfaite qu'elle s'annule, de la phrase qui le nomme avec l'objet dont on ne doute pas qu'il existe de cette façon, à cet endroit.

    Le livre fut publié en 2000. On devine que depuis, avec le tgv est, ça n'est plus pareil et qu'il est encore plus difficile de se faire une idée des paysages qui défilent...à 300kmh. D'ailleurs à plusieurs endrotis du récit, FB pressent les changements. Mais peut-être que le corail y circule encore ? A raison d'une fois par jour, ça suffit. ça me suffit en tout cas si dès fois j'avais l'envie de tenter l'expérience et de voir si 10ans après il est toujours inscrit  "dancing" sur un batîment qui n'a l'air de rien dans un bourg paumé entre Paris et Nancy.

    Quelques critiques sur le site de éditions Verdier

    note : 4/5

    Dans la foulée, il est impératif que je lise ferroviaires de Sereine Berlottier. On ne change pas une équipe qui gagne. Nancy Huston et  Gabriel Garcia Marquez attendront..sans doute le sable fin..qui arrive. La faute sur mer, quelque part plus au sud, dans une quinzaine de jours..

    loïc lt, 23h50

  • CR40 - Cosmopolis - Don DeLillo

    547bcc4b553780a2670152c913226878.jpgCe roman, c'est l'histoire d'un golden Boy portant le doux nom d'Eric Packer. ça commence le matin quand il rentre dans sa limousine qui fait trois kilomètres de long. A l'intérieur, il y a tout ce qu'il faut pour vivre et surtout il y a des écrans qui lui permettent de suivre le cours des marchés, et en ce jour d'embouteillages dans les rues de New-York, Eric suit tout spécialement le cours du Yen dont il a parié des milliards sur la baisse. Mais c'est le contraire qui se produit. Quasiment tout le roman se situe dans la limousine, en compagnie d'Eric, le chauffeur, du garde du corps et des secrétaires et amantes qui se succèdent, venant d'on ne sait où. A la base, Eric cherche un coiffeur mais du fait du bouchon monstre, ça avance lentement et il se retrouve spectateur de tout un tas d'évènements comme le passage de l'enterrement d'un ancien rappeur très connu, le happening d'un groupe d'anarchistes. Eric se risque parfois à quelques petites escapades en dehors de sa Twingo. Essentiellement dans des bars pour rencontrer des maîtresses. Il y a aussi cette rave party en sous-sol, qui provoque l'éblouissement de notre héros.
    Parallèlement, une type, quelque part dans la ville, veut tuer Eric. Il a échafaudé tout un plan pour ça. Il veut la peau d'Eric, pour ce qu'il représente et parce que sa limousine déplace l'air dont les gens ont besoin pour respirer au  Bangladesh. Eric sent qui quelqu'un le cherche. Eric se prépare à la confrontation finale. Et il s'y prépare par tout un discours métaphysique, à la limite du démentiel. Les deux hommes finissent par se retrouver.

    Ce n'est qu'une fois le livre fermé qui je me suis dit que tout ça allait peut-être me marquer. Et parce que le style de Don DeLillo est très particulier, très fouillé, virant souvent au surréalisme, ce qui est très rare pour un écrivain américain (si je considère ceux que j'ai lu en tout cas). J'ai haï pendant toute la lecture la personne d'Eric Packer. Pas au point d'en souhaiter la mort mais au point de souhaiter la fin d'un système qui génère de tels monstres de cynisme.

    Loïc, 15h00

     

  • CR39 - la chaussure sur le toit - Vincent Delecroix

    449932fab00cb7d1536c2e9e3b210081.jpgA la fin de ce livre, il est indiqué " ce livre a été achevé à la villa Marguerite-Yourcenar, au Mont-Noir. Que toute l'équipe de la ville soit ici remerciée'. ça ne m'aurait pas fait réagir plus que ça si, il y a quelques jours, en regardant un reportage consacré à la villa Medicis, je n'avais appris que l'écrivain Vincent Delecroix y cherchait l'inspiration pour son nouveau roman. Je ne sais vraiment pas quelle conclusion tirer de ça.
    Voilà qui est dit. En tout cas, je me suis régalé avec la chaussure sur le toit, roman qui s'avère être une succession de nouvelles dont le point commun est qu'à chaque fois et pour des raisons différentes, il finit par être question d'une chaussure sur un toit. A priori aussi, toutes les histoires ont comme point central un même immeuble parisien, situé près de la gare du Nord. Chaque nouvelle est indépendante même si l'écrivain trouve un malin plaisir à glisser des détails ou des allusions, ce qui créé des petites correspondances, qui prêtent à sourire. 
    Le jeu consiste pour le lecteur, en cours de lecture d'une histoire, à se demander par quel subterfuge, cela va finir par amener à ce qu'une chaussure, une seule, finisse par se retrouver sur le toit de l'immeuble. Dans la première nouvelle, il s'agit d'une chaussure laissé par un ange, vu par une petite fille depuis sa chambre, dans une autre, c'est un bandit qui vient de rater un braquage et qui se réfugie sur le toit de l'immeuble et qui doit abandonner une chaussure car sa jambe et son pied sont enflés...etc
    lecture agréable. Je finis, ce soir, je suis en retard !
    Loïc, 8h15
    Me revoilou. Je rajouterais que c'est un roman divertissant, mais pas transcendant non plus.  Il sera oublié dans un an. Et je viens de me renseigner sur wikipedia concernant les pensionnaires de la villa Médicis.En fait, en étant sélectionné par un jury après avoir posé sa candidature, un artiste peut séjourner dans cette villa afin d'y produire une oeuvre.
    Pour les arts plastiques, on peut  comprendre mais pour un écrivain, je suis un peu surpris. En quoi le fait de vivre dans une villa romaine, favorise-t-il la création littéraire ?
    Loïc, 17h74

  • CR38 - la maison de Claudine - Colette

    e471f4b67d351d5f79ba730d09782ee5.jpgJ'ai trouvé le style de Colette très agréable, haut en couleur. Le vocabulaire est riche et le tout est très poétique. Le lecteur est vraiment immergé dans une atmosphère, un endroit, en l'occurrence ici une maison de campagne avec jardin, chats et cuisine d'où sortent tout un tas d'odeurs. Mais quand même, il s'avère que tout cela manque de souffle -lyrique- et que les personnages manquent d'envergure. La maison de Claudine est uniquement un roman descriptif et à la fin, ça lasse. Par ailleurs, il s'agit en fait de petits chapitres, se présentant comme des nouvelles (d'ailleurs je crois que quelques uns d'entre eux ont été publiés indépendamment dans des journaux à feuilletons) n'ayant aucun rapport entre eux. le lecteur pourrait tout aussi bien commencer par le dernier chapitre.
    Je ne sais que dire d'autres si ce n'est que le soleil brille, qu'on entend les grigris et que j'irais bien me boire une petite bière en terrasse.
    Loïc, 16h40

  • CR37 - not to be - Christine Angot

    bc0f40b876a8e5667d064fc6e392fc91.jpgJ'ai piqué ce livre dans la bibliothèque de la frangine. Il y a pas mal de conneries dans sa bibliothèque (Annie Ernaux, Christian Bobin..). Mais il faut s'ouvrir pour ne pas s'enfermer dans des préjugés..et des préjugés sur la mère Angot, il y en a ! Soit disant, elle ramène tout à elle et à son clitoris. Soit disant aussi, elle est mauvaise, prétentieuse et aime cracher son venin sur les plateaux de télé.
    J'ai voulu vérifier dans ses textes. Et pour ce et pour ne pas prendre trop de risque, j'ai choisi un petit roman. Il s'appelle not to be (joli titre) et fait moins de 100 pages. 100 pages, c'est en moyenne ce que je lis par jour. Mais 100 pages pour un roman, ça fait peu. Je me dis qu'avec si peu de texte, le lecteur n'a pas le temps de s'imprégner de l'histoire, de la psychologie des personnages, de s'imaginer les lieux. C'est trop court 100 pages. C'est la raison pour laquelle je ne lis jamais de nouvelles. A mon sens, la nouvelle est un art mineur pour écrivains fainéants et peu inspirés. Mais il y a des exceptions. Je ne suis pas contre l'idée d'un recueil de nouvelles où les personnages sont les mêmes d'une nouvelle à l'autre et qu'il y a ait un tronc commun. Mais les nouvelles sans liens entre elles : aucun intérêt.
    Je m'égare. Dans ce roman, le narrateur est un type malade allongé sur son lit d'hôpital. Il ne peut pas parler, il ne peut pas bouger. Les infirmières passent et trépassent, sa femme et ses parents aussi. Il fait part de ses pensées, de ses dégoûts, de ses envies. Il ramène souvent les choses au sexe, mais pas le sexe dans le sens "désir" mais le sexe dans le sens animal et basique. ça parle beaucoup de masturbation, de règles etc. ça lasse par moment mais pas trop...Si le roman avait fait 300 pages, j'aurais peut-être dit stop. Mais là, ça va. Le malade divague et on se perd dans ses pensées un peu tordues. C'est souvent très abstrait et j'ai eu souvent du mal à comprendre. Cette histoire d'enfants notamment..que Muriel, sa femme, attend ou n'attend pas..J'ai pas réussi à comprendre.
    Le style est très contemporain. Phrases courtes, nominales et incisives. Vocabulaire cru. Bonne maîtrise générale de la langue française.
    Ce roman date de 1991. Sinistre année. Pour moi en tout cas. Aussi pire que 2004.


    3/5

    Loïc

  • CR36 - les faux monnayeurs - André Gide

    30953fbac3b183b54443e6d68e2c902e.jpgVoilà, je termine à l'instant. Je suis fatigué mais je n'aurai pas le temps de venir ici ce weekend.
    Avec le printemps et les travaux des champs, le rythme de mes lectures a considérablement baissé. Et c'est un fait que l'on s'imprègne moins d'un livre lorsque sa lecture s'effiloche trop dans le temps. Cependant, j'ai beaucoup aimé ce roman même s'il demande beaucoup de concentration. Comme je l'avais écrit dans une précédente note, je me suis donc décidé très vite à faire un organigramme afin de me retrouver dans tous ses personnages, quasiment tous principaux que nous présentent André Gide. Et je m'y suis appuyé pendant toute la lecture.
    Ce roman, ce sont des histoires d'adolescents, plutôt de bonne famille, dans un Paris du début de XX. Le trait commun entre eux est qu'ils sont globalement tous attirés par leur propre sexe. Mais l'homosexualité (voire la pédérastie ) n'est jamais évoquée...juste sous-entendue et encore. Le lecteur devine bien que ce qui lie ces jeunes gens est plus que de l'amitié, mais il ne fait que deviner. Marcel Proust, par exemple est beaucoup plus explicite quand il évoque l'homosexualité.
    Le tout baigne dans une ambiance artistique et littéraire. Quelque-uns des personnages principaux sont écrivains ou poètes, d'autres étudient les lettres et d'autres encore sont directeurs de revue et chacun d'entre eux exposent avec brio et beaucoup de finesse des théories ou des conceptions du roman. Une bonne partie du roman est le journal d'Edouard, l'un des personnages centraux, celui-là même qui écrit un livre qui s'appelle 'les faux monnayeurs'..et à quelque chose près, le titre du roman de Gide ne tient qu'à ça. Curieuse mise en abime atténuée par le fait qu'à un moment du roman, il est quand même question d'un menu trafic de fausses pièces de monnaie (venus d'on ne sait où ) par de jeunes ados insouciants.
    J'avais toujours toujours pensé que cette oeuvre de  Gide était un standard de l'éducation nationale. Mais compte tenue de sa thématique, je me demande si je ne confond pas. En tout cas, vu le nom de mes bahuts ( collège Saint-Aubin, lycée Notre Dame du Voeu), il y avait peu de chance que ça tombe entre mes mains. Par contre, j'ai étudié la symphonie pastorale. J'en ai un vague souvenir et je crois bien que c'était très sympa également.
    Je viens de relire cette note vite fait et je trouve que j'ai manqué d'enthousiasme. J'ai vraiment adoré ce roman ! (Et j'ai eu la chance de lire dans un vieux poche sentant bon les années de grenier). La construction est très ingénieuse et le style limpide. Le tout fonctionne comme un puzzle et dans la première partie l'auteur nous présente chaque pièce séparément et puis petit à petit tout s'imbrique et entre en correspondance. C'est du grand art romanesque et je me dois exceptionnellement d'y mettre un 4/5.

    Je commence un Christine Angot. Gageons qu'elle saura me faire oublier toute cette fausse monnaie.
    Loïc, 01h10
    cee9a07c58d50769cef48f6c333546bf.jpgps : rien à voir mais la petite sensation, ici aujourd'hui à Kerniel, c'est que Moumoute a mis au monde quatre chatons. Les filles sont aux anges évidemment. ça me fait vraiment craquer également..et je suis toujours subjugué par l'instinct maternel et tout ce que fait que la nature se renouvelle à l'infini sans que les choses ne semblent compliquées..ce qui va être moins marrant m'attend ce weekend...où je vais devoir..suivez mon regard, j'en tremble déjà. Mais on va en garder un. Mais breuuh, je me déteste !

  • CR35 - pars vite et reviens tard - Fred Vargas

    7c50c3c7ffcb53e270977e3866ba0fa1.jpgC'est allongé sur le sable fin de la plage de Gâvres que j'ai enfin terminé ce bouquin. Il faisait aux alentours de 26° mais le fond de l'air était plutôt lourd. L'intérêt de cette plage que nous avions choisi pour cette première sortie en bord de mer de l'année est qu'elle est très longue et que donc les "gens" sont très espacés les uns des autres. On est donc tranquille. (j'en connais qui penseront qu'au contraire, c'est embêtant car on ne peut pas mater.). Donc Chloé comme d'hab s'en ait donné à coeur joie heureuse avec ses coquillages et ses étoiles de mer. Alors que lola, toujours aussi craintive n'a pas bougée de ce qu'elle appelle le "parapluie". Prisca a mis les pieds dans l'eau..et moi j'ai mis tout mon corps, après, je dois l'admettre, près d'un quart d'heure de préparation physique (mouillage des épaules, avancement à petits pas...) et mentale. Une fois que j'ai eu mis ma tête sous l'eau et j'eus nagé quelques mètres, j'ai regagné le sable et pensé que pour un mois de mai, ça n'était pas si mal.
    A ce moment là, j'ai sorti le polar de la glacière. Mmmh, il était bien frais, c'était agréable de le toucher et de le faire glisser le long de mes joues brûlantes. Par la même occasion, j'ai bu une petite bière que Prisca avait eu la bonne idée d'emmener...et puis là, coup de barre, je tombe comme une massue et dors à peu près une demi-heure. J'ai toujours pensé que les siestes impromptues sur la plage sont les siestes les plus profondes, les plus réparatrices et les plus merveilleuses qu'il soit. Quand je me suis réveillé, j'ai trouvé le polar à moitié enseveli par le sable. (C'est incroyable comme à la plage les objets ont cette envie de se planquer dans le sable.) Je me suis dit, "toi, je t'achève, ça fait quinze jours qu'on vit ensemble et il est temps  d'en terminer". Et une heure après, ce fut fait. Je me suis donc dit que cet après-midi au bord de l'Atlantique fut une triple réussite :
    - les filles étaient heureuses ;
    - j'ai réussi à me mettre entièrement sous l'eau (temp 16°) ;
    - j'ai fini ce polar.

    Le polar est bien écrit, l'histoire est sympa. Mais le fait est que j'en ai un peu marre des flics "originaux" (à tel point qu'aujourd'hui un polar original mettrait en scène un flic banal) et des meurtres en série opérés par des tueurs hyper-intelligents. A la fin, ça lasse. Mais quand même, Fred Vargas arrive à créer une petite atmosphère populeuse sympathique autour de la rue de la Gaîté et de la place Edgar-Quinet. Je n'aurais envie de voir l'adaptation cinématographique que pour une chose : voir comment le réalisateur s'y prend pour rend crédible les criées de Joss Le Guern, seule grande invention de ce livre.
    Cette lecture clôt la série des trois romans policiers que je m'étais juré de lire à la suite, histoire de les sortir de ma pal.  Je dirais que je le classe au dessus de Métropolice de Daeninckx mais en dessous de lune sanglante de James Ellroy.
    note : 3/5
    Loïc, 00h00